Après le premier tour des municipales il va se passer un bon moment avant que puisse se dérouler le deuxième tour, pour le coup le suspens politique va devoir attendre car la santé doit passer avant les urnes.

Pendant cette période de flottement, et quand les médias seront moins encombrés par le COVID, ils feront peut être un bilan des dernières élections un peu plus poussé que les maigres débats d’autocongratulations du premier tour.

Cela ne nous empêche pas aujourd’hui de donner notre avis sur notre thème de prédilection: « l’environnement »

Devant la résonnance de l’écologie dans les médias nationaux, et à leur considération par les candidats aux municipales en Métropole on pouvait s’attendre à la même chose à La Réunion. Et bien non, la grande majorité des programmes n’ont pas inclus d’actions probantes en faveur du développement durable. Nous parlons ici d’actions viables, efficaces et impactantes, et non pas de paroles médiatiques creuses qui s’apparentent parfois à du greenwashing.

Pourquoi les candidats locaux n’ont pas misé d’avantage sur l’environnement ?

En métropole comme à La Réunion et dans les autres DOM, la conscience écologique est grandissante. Nous avons quasiment tous accès à des informations, à des reportages et des émissions qui nous ont fait comprendre l’impact de nos activités humaines sur l’environnement et surtout aux menaces qui pèsent sur l’Humanité si elle ne réagit pas. Dans les pays du monde entier des associations, des organisations, des entreprises se sont levées pour réagir face à ce problème et un grand nombre d’élus aujourd’hui ont une profonde réflexion et se sont mis ou sont en train de se mettre au travail. C’est aussi un enjeu électoral et les politiques sont aussi conscients que proposer dans leur programme  des mesures concrètes pour protéger l’environnement leur attirerait la faveur des sondages et des urnes. En effet, le jeu électoral est devenu trouble depuis les dernières Présidentielles, la notion de partis politiques  a été déséquilibrée, et « l’écologie » est devenue une valeur pour laquelle certains peuvent se déplacer aux urnes et d’autres peuvent changer leur vote. Cela pourrait représenter 5% minimum des voix, le maximum n’est pas connu mais beaucoup de candidats du deuxième tour auraient aimé les avoir ces 5% pour être élus directement, et encore plus de candidats du deuxième tour qui devraient miser sur l’environnement pour capter cet électorat.

Que se passe t’il à La Réunion ?

La liste d’explication est longue car la notion d »environnement bien que très médiatisée et encore bien loin d’être maitrisée.

Il nous est arrivé de croiser quelques élus « verts » à La Réunion et nous avons été frappés par leur manque de maîtrise scientifique des aspects écologiques. On ne s’emballe pas, leurs confrères des autres partis ne font pas mieux, mais quand même il est très frustrant de constater que leur seul discours politique se fonde sur des articles ou des statistiques lus deux jours plus tôt, ou pire encore qu’ils nous posent des questions qui mettent en évidence un manque de discernement écologique  de tel ou tel enjeux.

Alors vous l’avez compris, beaucoup confondent l’écologie à l’écologisme, la première étant une science, la deuxième un courant de pensée.

Une autre erreur est de donner la gestion de ce thème à n’importe qui… C’est le meilleur moyen pour obtenir l’effet inverse en communication ou en action, c’est-à-dire être capable de proposer des choses contradictoires voir impossibles. Les équipes de campagnes devraient compter en leur sein au moins un « sachant » dans ce domaine, afin d’avoir une vision durable viable et à jour pour sa commune, pour son île, voir pour la nation. Nous parlons d’un vrai sachant, un expert capable de proposer à l’élu une stratégie, des process, des technologies qui permettraient de mieux préserver notre environnement tout en assurant un équilibre social, écologique et économique. (C’est la définition du durable) Mieux encore, un sachant pouvant proposer des low-techs dans le domaine, ces technologies qui sont l’inverse des high-techs et qui permettent d’innover avec des petits moyens ce qui serait parfait pour le budget des communes.

Enfin beaucoup de responsables de campagnes ne prennent pas au sérieux l’enjeux écologique ni la quantité d’électeurs qu’il pourrait interpeller, ce qui est une énorme méprise dans le contexte actuel.

Ce ne sont pas les seules raisons mais elle sont cruciales pour comprendre les lacunes écologiques des programmes des candidats. Néanmoins, il est encore temps de se bouger, de remuer et de former ses colistiers et ses responsables de communication de campagne, l’enjeu est fort et il grandira encore plus chaque année.

Et n’oubliez pas, le report du deuxième tour des municipales laisse une marge de manœuvre pour corriger le tir, s’en suivront les élections départementales et régionales, alors à bon entendeurs, vous savez ce qui reste à faire pendant cette longue pause avant le second scrutin.

L’équipe Green974

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