En 2009 le film documentaire HOME écrit et réalisé par Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson nous donnait une vision de l’impact destructeur des activités humaines sur la Planète. Les conférences et les sommets mondiaux de l’environnement ont été nombreux depuis, mais les choses se sont elles améliorées ?

Ce film a la particularité d’avoir été diffusé gratuitement dés sa sortie et dans un grand nombre de langues sur sa chaine Youtube.

Nous vous proposons de revoir ce film 11 ans plus tard et consacrer un moment de votre temps à un peu de sagesse écologique. Même si agir a l’impact le plus fort, la prise de conscience en est toujours le point de départ.

Bon film.

L’équipe Green974.

Dans l’univers, et peut être même  au-delà, la création génère l’expansion qui conduit à la destruction d’où renait la création, et ainsi de suite.

La nature  a aussi ses mécanismes de création, d’expansion et de destruction et depuis des milliards d’années elle ne nous a pas attendu pour les activer. La Terre a connu cinq grandes extinctions massives au cours desquelles au moins 75% de la biodiversité a disparue. Quinze autres extinction importantes se sont produit au fil des ères et nous voici aujourd’hui dans la période du Quaternaire avec ce que les scientifiques appellent aujourd’hui « l’extinction de l’Holocène » qui date de 10000 ans à aujourd’hui et qui correspond à la surexploitation des ressources naturelles (surchasse, surpêche, agriculture intensive), et destruction, dégradation, fragmentation et pollution des milieux (eau, air, sol) et des écosystèmes par les êtres humains, sur fond de changement climatique durant l’Anthropocène.

Pour certaines de ces extinctions ce sont des facteurs externes qui sont intervenus (écrasement d’une météorite géante, explosion de supernova proche) ou de façon plus fréquentes ce sont les grands mécanismes géologiques de la Terre qui ont contribué à ces extinctions (volcanisme, tectonique) et aussi des changements climatiques naturels de grandes ampleurs (glaciation, réchauffement).

Ça c’est pour les crises majeures ou importantes et il est intéressant de remarquer qu’elles ont été provoquées par le non vivant, ce qui est tout le contraire de la sixième extinction qui a pour cause les activités humaines. Il y a aussi eu des exemples répétés de règnes du vivant qui se sont éteints à cause d’une surexploitation des ressources, l’homme n’est donc pas le premier à se retrouver face à ce problème de surexploitation, d’autres en ont fait les frais bien avant.

La différence c’est que l’Humain est intelligent et a développé des moyens sans précédents pour dominer le monde qui l’entoure. C’est la raison pour laquelle elle est surnommée la « Sixième extinction » car le nombre élevé d’espèces qui disparaissent est comparable aux autres des cinq autres grandes extinctions massives. Bien que sur une courte période, cette surexploitation est chronique, sans interruption, elle n’est même plus continue, elle augmente sans cesse.

Malheureusement, comme tout logement en location, la Planète a un règlement intérieur qui établit des conditions d’équilibres pour tous ses locataires, et l’équilibre des uns s’arrête là où celui des autres s’arrête aussi.

Nous sommes une espèce paradoxale. Dans notre développement nous pratiquons la densification dans les grandes villes et en même temps l’étalement des nos activités pour exploiter les ressources. Cette densification nous rend aveugle sur nos propres ressources car sans cesse approvisionnés sans limites dans nos cités nous n’avons plus conscience des quantités de nature que nous avons besoin d’exploiter pour vivre et nous tombons ainsi dans l’excès. Les anciens dans les villages savaient pertinemment jusqu’à quel point ils pouvaient exploiter leur environnement et ne tombaient pas dans ce travers. La surconsommation encore une fois à l’origine de tous les maux.

Ainsi, l’Homme finit toujours par être impacté par ses propres activités. Dans cette pandémie, c’est le serpent qui se mord la queue.

Tout ce laïus préliminaire n’est là que pour faire prendre conscience de la situation dans laquelle on est et que la pandémie actuelle n’est qu’un infime grain de sable dans ce que la nature est capable de faire pour rétablir l’équilibre global entre le vivant et le non vivant, entre les ressources et les exploitants.

C’est simple, presque binaire, quand une espèce a surexploité la ressource elle finit par ne plus trouver de quoi survivre et risque de disparaitre. En évolution, en génétique, en sélection naturelle ont dit aussi que quand une espèce est contrainte ce sont ses mutations qui lui donneront une chance de s’adapter dans un nouvel environnement.

Nous y voila, nous sommes arrivés dans le chapitre virus et mutations. Ces mutations qui permettent à certaines souches virales de s’adapter à un nouvel hôte. Pire, parfois il n’y a même pas besoin de mutations et le virus peut facilement se transmettre à d’autres espèces, c’est juste qu’avant il pouvait survivre en se contentant d’une seule espèce car confiné dans une niche écologique à l’abris des Hommes.

L’homme en exploitant les forêts et les espèces animales a ouvert la boite de Pandore.

Ce virus qui nous fait peur et qui sème la panique dans le monde entier, a t’il muté, va t’il muter, comment arrêter la propagation ? Ces questions bien qu’importantes nous les laissons aux chercheurs et spécialistes, mais nous nous intéressons aussi à ce qui va se passer à l’avenir car il est fort probable que le covid ne soit pas le dernier de la liste après les ebola, zika, chikungunia, grippes aviaires, sras et autres.

Comme il est permis de rêver il faut espérer que l’humanité prennent conscience de ce qui est en train de se passer, c’est réel et palpable, un tiers de l’humanité est confinée, c’est la première fois qu’une telle chose se produit dans notre société mondialisée.

Voilà ça c’était pour le rêve. Dans la réalité, certaines minorités de gens plus ou moins écologistes et certains scientifiques (ceux encore libres de tous lobbies) vont continuer à tirer la sonnette d’alarme et l’humanité ne fera rien de plus que des petits gestes aussi simplistes qu’inutiles véhiculés par la télévision et les foules de moutons oublieront le passé en étant persuadées que tout va bien dans le meilleur des mondes.

Alors prendrez-vous la pilule rouge ou la pilule bleue ?

L’équipe Green974.

L’environnement, l’écologie et le développement durable occupent une place de plus en plus importante dans notre société et sont des enjeux incontournables pour la survie de notre civilisation. Les domaines dans lesquels il faut agir sont nombreux, trop nombreux, et parfois on se demande par où il faudrait commencer pour diminuer l’impact que l’on peut avoir dans nos activités humaines.

Nous avons donc pensé qu’il pourrait être intéressant de se focaliser sur une cause pendant une durée encore indéterminée, tout en continuant bien sûr à traiter d’autres sujets dans l’actualité et les news.

La cause de cette année, l’Autosuffisance Alimentaire à La Réunion.

Pour le lancement de la nouvelle version du site de Green974, nous avons décidé que la cause de l’année 2020 serait l’autosuffisance alimentaire à La Réunion. Vous trouverez dans les news le premier article sur le sujet  ici et nous continuerons à en parler au fur et à mesures des sujets et des projets.

De nombreux projets, inventions et technologies existent pour produire des ressources alimentaires et les distribuer localement, nous vous invitons donc à nous rejoindre pour participer à cette cause.

L’équipe de Green974 développe, en partenariat avec des bureaux d’études spécialisés, des solutions alternatives de productions alimentaires locales, mais nous ne pourrons pas avancer seuls. Nous faisons appels aux collectivités, entreprises et aux particuliers qui souhaitent faire avancer les initiatives dans ce domaine à La Réunion.

Nous publierons prochainement sur des low-techs et des high-tech que nous sommes en train de développer. Certaines seront en open sources, d’autres seront proposées à des entreprises ou des bailleurs sociaux et des collectivités.

L’autosuffisance alimentaire ce n’est pas qu’une question de production locale c’est aussi le développement d’un réseau alternatif de distribution et de mutualisation et là aussi les projets et les idées foisonnent dans le monde. Il n’en tient qu’à nous de nous organiser pour atteindre un objectif commun, une cause commune.

À très bientôt.

L’équipe Green974

Tout d’abord nous préférons poser le cadre de ce qu’on peut vraiment appeler alimentation. Il s’agit des ressources alimentaires qui garantissent une nourriture saine et équilibrée, alors exit les sodas, gâteaux et bonbons industriels, plats préparés surgelés, conserves et autres accessoires comestibles, nous ne les prendrons pas en considération dans notre article.

Au niveau de l’agriculture :

Nous avons à la Réunion des surfaces de terres cultivables exploitées ou non pour la culture vivrière. Les différents producteurs écoulent leurs production soit sur les marchés forains, soit par l’intermédiaire de plateformes de distribution, soit dans leurs propres commerces, ou encore en passant directement chez les consommateurs avec leur production. Rappelons que la livraison à domicile n’est pas une pratique récemment importée mais qui existe à La Réunion depuis des décennies dans une forme encore plus optimale que la simple livraison à des particuliers. Nombreux se souviennent des agriculteurs qui passaient dans les quartiers avec leur camionnette 404 bâchées remplies de légumes, avec les petits coups de klaxons ou les criées « artichauts, artifrais, artifroids ». (oui celle là elle m’a marqué)

En regardant les habitudes d’achat on se rend compte que la plus grande partie des légumes est écoulée en dehors des grandes surfaces alimentaires. Même si de nombreuses personnes se fournissent dans ces grandes surfaces où l’on trouve aussi des fruits et légumes d’importation, la part du local est largement en tête. Il est fort probable que l’on puisse même se passer de cette importation depuis la multiplication des petits producteurs bio et raisonnés dans l’île qui livrent aussi directement le particulier.

Alors autosuffisance en fruits et légumes à La Réunion ?

Peut être pas encore puisqu’on ne produit pas toutes les variétés dont nous avons besoin  alors que notre climat le permet. Diversification devrait être le mot d’ordre et les collectivités locales devraient inciter, aider les producteurs à exploiter d’avantages de surfaces actuellement utilisées pour des cultures non vivrières. La culture de la canne et de son industrie ne sont pas économiquement viables pour les Réunionnais. Elles le sont surement pour les grands groupes qui se fournissent auprès des exploitants et qui cultivent surtout le lobbying auprès du parlement Européen afin de maintenir la culture de la canne sous perfusion financière en récoltant les bénéfices financiers de façon plus que profitable. Au lieu de permettre à La Réunion de développer son agriculture vivrière, on l’incite à continuer la production d’une denrée qui n’est pas vitale. Que se passera t’il le jour où une autre grande crise nous frappera, que la Métropole sera elle-même trop occupée à gérer la situation sur le continent et qu’il faudra une fois de plus nous débrouiller ? Une nouvelle guerre, une nouvelle pandémie, un autre choc pétrolier… Quel sera le prochain point de rupture qui nous fera prendre conscience que notre autonomie alimentaire devrait être un objectif stratégique ?

Les solutions existent pour la culture vivrière et elles sont très simples : augmentation des surfaces de production et transformation des cultures non utiles existantes.

Ensuite il y a l’aspect carnivore de notre consommation, n’en déplaise aux défenseurs du vegan, une alimentation équilibrée nécessite des apports de nourritures animales. Les trop faciles et habituels discours sur les légumes qui apportent les mêmes acides aminés que les viandes animales sont à revoir, car ce sont des arguments monocritères qui ont oublié deux choses :

  • C’est la cuisson des protéines animales qui a permis le développement sans précédent du cerveau de nos ancêtres il y a 1,9 millions d’années.
  • Les viandes animales contiennent aussi des graisses et d’autres nutriments que ne fournissent pas les végétaux et qui pourtant sont essentiels dans notre immunité, dans le développement et le fonctionnement de notre système nerveux (nerfs et neurones)

La production animale locale :

Côté mer, nous l’avons vu dans un autre de nos articles, la surpêche dans nos eaux assure malheureusement plus que la demande locale. Donc sur cet aspect, il serait plus logique de travailler sur une pêche plus durable et uniquement destinée à la consommation des Réunionnais plutôt qu’une exploitation sans retenue qui reverse dans l’exportation à outrance. Rappelons quand même que dans ce secteur, les grands groupes qui exploitent les ressources halieutiques bénéficient là aussi de subventions astronomiques auprès de la France et de l’Europe sans apporter d’améliorations au tissus sociaux-économique de l’île.

Nos chères volailles, elles, se portent bien au point qu’il est presque mission impossible de trouver dans les rayons des volailles d’importation qui ne soient pas congelées. Les filières de production semblent au point et la diversité des producteurs aussi. Pour les œufs c’est la même chose, nous sommes plutôt bien équipés en production locale. L’autonomie dans ce secteur ne devrait pas être compliquée.

Le cochon est une longue tradition à La Réunion et ce depuis la guerre car le salage de la viande de porc a permis sa conservation pendant les temps difficiles et avant l’arrivée des premiers réfrigérateurs. La production locale est suffisante et de qualité.

La viande bovine  locale a mauvaise presse et il est inutile de revenir sur les détails de ce problème sanitaire dans cet article, nous écrirons plus longuement sur le sujet prochainement. Quoi qu’il en soit, une fois que cette production ce sera assainie, il est probable que la production de la viande bovine puisse couvrir les besoins locaux.

Les céréales :

C’est la grosse carence nutritionnelle locale. Même s’il serait difficile de produire du blé ou du riz à des coûts raisonnables localement, il serait plus logique de voir arriver des aides financières pour ce type de culture plutôt que pour la canne à sucre. Dans ce domaine les initiatives seraient les bienvenues pour relancer une production même compensatoire qui deviendrait plus que bénéfique en cas de crise blocus.

Vous l’avez compris, le plus important est de viabiliser les productions de chacune des sources nutritionnelles pour pouvoir disposer d’une banque alimentaire locale équilibrée.

Alors oui, sur un aspect alimentaire strictement vital La Réunion pourrait être autonome dans sa production. Bien sur il faudrait là encore une stratégie cohérente au niveau du territoire pour y arriver, et finalement c’est surtout cet aspect organisationnel qui nous fait défaut.

N’oublions pas que l’aquaculture peut aussi être une énorme opportunité pour notre île et que les nouvelles techniques de production dans ce domaine foisonnent.

L’équipe Green974.

Où sont les poissons ? C’est une question que beaucoup de personnes se posent depuis quelques années à La Réunion. Petits pêcheurs, observateurs, passionnés de la mer, ou amateurs de poissons frais, tous se posent la question.

Le bon temps

Les habitués de la mer se souviennent tous des chasses de poissons, ces petits regroupements de poissons localisés qui bouillonnent à la surface et dans lesquels les oiseaux marins plongent tout bec dedans pour attraper leur part. Ces chasses on les observait tout près des côtes, parfois à quelques dizaines ou centaines de mètres du bord seulement. Ces phénomènes étaient fréquents et témoignaient de la présence des thons, des dorades et autres grands poissons pélagiques (qui vivent en haute mer) qui suivent et se nourrissent de ces petits bancs de poissons. Voir des dorades en surface ou des thons sauter pendant ces chasses était commun. Les petits pécheurs connaissent bien et sortent les lignes pour tenter d’attraper quelques gros prédateurs dans cette frénésie.

Aujourd’hui tout a changé

Mais voilà, depuis à peu prés cinq ans, les chasses ont quasiment disparues près des côtes. Il faut faire plusieurs milles pour les trouver, alors pourquoi ? Pourquoi les thons, dorades et autres gros prédateurs ne s’approchent plus de la côte comme avant ? Les sardines, banc cloches et autres petits poissons (que l’on appelle poissons fourrages en référence à leur position au début de la chaîne alimentaire) sont toujours présents. Malgré la pêche locale importante au filet de ces espèces les bancs sont toujours là, et de tailles importantes nous rapportent les pêcheurs. Levez vous de bonne heure et aller les chercher avant le lever du soleil là où ils sont habituellement et vous verrez que le poisson fourrage est bien là. Alors pourquoi les prédateurs ne sont plus là si leur menu est servi ?

De mémoire de pécheur en canot ça n’était jamais arrivé, « quand la saison rentre le poisson est là aussi, mais tout ça c’est fini » nous dit un gramoun.

Un peu plus loin de la côte il y a aussi les petits DCP, ces dispositifs de concentration de poissons, ils sont réservés aux professionnels la semaine et ouverts aux pécheurs de loisirs les weekends et jours fériés entres d’autres restrictions. Mais pour les petits DCP nous dit on, c’est la même chose, le poisson n’est plus là. Si le poisson ne s’approche plus des côtes il y a forcément une raison…

Une réponse évidente

Tout le monde connait l’impact de la surpêche sur les océans, alors on a voulu savoir si il y avait beaucoup de gros bateaux de pêches dans la zone, et une petite recherche rapide sur internet nous a permis de découvrir un site que nous partageons avec vous : https://www.vesselfinder.com/fr

Sur ce site il vous suffira de déplacer et agrandir la carte pour trouver la Réunion, et vous pourrez observer tous les bateaux référencés en temps réels dans la zone. En bleu ce sont les bateaux de pêches, les autres couleurs on en reparlera une autre fois. Nous vous laissons observer tous les jours la quantité de bateaux de pêches qui sillonnent et vident la zone. Les techniques de pêche sont variées et ne laissent aucune chance aux bancs de thons et de dorades souvent attirés par des DCP largués par ces bateaux, mais aussi localisés par des techniques radars, acoustiques et satellites. Il y a même une thèse pour des applications halieutiques (donc pour optimiser la pêche) , qui est disponible ici.

Une petite partie de ces thons et dorades est revendue localement dans la grande distribution, mais la majeure partie va finir dans des conserveries comme celle qu’on retrouve aux Seychelles, mais pas que.

Vous observerez sur la carte la disposition des bateaux autour de la Réunion, de Maurice, des Seychelles, au nord et au sud de Madagascar, et les barrières virtuelles qu’ils opposent aux bancs circulant sur ces trajets connus.

Alors peut être qu’après vous pourrez trouver une réponse à la question : pourquoi il n’y a plus de poissons pélagiques prés des cotes Réunionnaises ? Et à la lumière de ces sources fiables vous pourrez même vous demander quelles autres problématiques ça pourrait poser et puisque le but c’est d’être constructif il faut aussi réfléchir à ce que nous Réunionnais pouvons mettre en place pour mieux protéger la ressource.

Dans un prochain article nous parlerons des eaux territoriales et des zones exclusives économiques en mer, et vous verrez qu’il est possible d’agir dès lors que les locaux se mobilisent pour interpeller l’état.

Nous avons tous vu un grand nombre d’informations dans les médias et sur les réseaux sociaux qui ne cessent de répéter « la nature reprend ses droits », certaines sont exagérées d’autres sont fausses et certaines sont réjouissantes. Dans cette multitude de news, certains ont vu une opportunité de surfer à nouveau sur la vague de l’écologie.

Comme les médias nous bombardent tous les jours avec les mots « écologie », « environnement », « nature »… il serait logique pour bien comprendre les choses de partir de la définition de ces mots pour commencer à discuter sur des bases moins bancales et à comprendre le vrai sens derrière les mots plutôt que de les avaler comme des messages publicitaires ou électoraux. Alors voilà un petit échantillon basique.

Environnement : c’est un mot polysémique, il a plusieurs sens. Voici la définition disons plutôt scientifique – « Ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins » – Autrement dit c’est l’« Ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques, économiques) susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines »

Finalement, l’environnement c’est tout ce qui nous entoure, et comme il y a une multitude d’individus, il y a aussi une multitude d’environnements. C’est pour cela qu’à chaque fois qu’on parle d’environnement, il faut toujours faire attention à où on se place.

Environnement ne veux pas dire nature …

Il existe plusieurs types d’environnements, l’environnement naturel, l’environnement économique, l’environnement social, l’environnement au travail et bien d’autres, en fait le mot environnement signifie à la base tout ce qui nous entoure. Donc il y a autant d’environnements autour de nous que de lieux naturels ou artificiels où que nous soyons. Dire je veux sauver l’environnement pourrait ne pas avoir tant de sens que ça si l’on ne définie pas quel environnement est concerné. Si vous voulez protéger la planète alors il est fort probable que vous vouliez sauver l’environnement naturel, c’est peut être bateau, mais c’est important de connaître la nuance.

Écologie : c’est la science qui étudie les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur habitat (niche écologique) et l’environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants.

Ecologisme : c’est une idéologie ou une philosophie que l’on peut qualifier d’éco-centrique. Elle a pour valeur la conservation de la nature et le respect de ses équilibres. Cette notion s’appuie très souvent sur l’écologie pour conforter ses arguments. Avec une vision plus large on parle même d’environnementalisme, dès lors que les sciences sociales et économiques sont prises en considération.

Ecologue : c’est un scientifique (ou un spécialiste la plupart du temps) dont le domaine est l’écologie.

Ecologiste : c’est un partisan de l’écologisme.

Vous avez dit développement durable endogène ?

Nous qui vivons sur une île tropicale, la perception de notre environnement est encore différente. La notion de développement durable sur notre territoire doit être considérée d’une autre façon dès lors que les variations écologiques, sociales et économiques sont significativement différentes avec la « norme » nationale. Tout comme les différentes région de France ou du monde l’écologie (ici on parle de la science) étudie les environnements de façon isolée afin de bien prendre en considération le maximum de variables de chacun des lieux étudiés, les biotopes. C’est ce qui amène à la notion de développement durable endogène qui vaut pour toutes les régions en fonction de leur environnement mais aussi de leur culture. Nous chez Green974 nous pensons que le développement durable endogène de La Réunion est intrinsèquement lié à l’identité Réunionnaise. En effet, une notion importante est souvent oubliée par certains schémas qui représentent le développement durable, et il s’agit de l’humain. L’humain est acteur de son environnement et lui-même impacté par son propre développement, il parait donc logique que son identité culturelle puisse être un élément central pour la réflexion de son développement durable. Une réflexion endogène est donc la clef pour améliorer une pensée écologique ou écologiste locale. Si on n’avait pas dit aux Réunionnais d’utiliser des sacs réutilisables pour les courses, tout le monde aurait encore son soubik et on aurait évité une quantité incroyable de déchets plastiques sur l’ile, et ce n’est pas le seul exemple.

En faisant un mix de ces définitions et de cette variable endogène il est possible d’unir un grand nombre de personnes, spécialistes ou pas mais qui auront la volonté de prendre des décisions équilibrées pour un avenir durable. La discussion environnementale concerne tout le monde, il n’y a pas besoin d’être un spécialiste de l’environnement pour protéger la nature à son échelle. Cependant il faut quand même faire preuve d’un minimum de discernement pour ne pas gober tout et n’importe quoi car chaque crise connait son lot d’opportunisme, bon ou mauvais, même dans la nature l’opportunisme peut être positif ou négatif. En écologie, l’opportunisme est presque souvent lié à un équilibre entre le positif et le négatif, en d’autres termes le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’esprit machiavélique de l’être humain est pourtant capable du pire comme trop souvent en exacerbant le côté nocif de cet équilibre.

Nous avons justement remarqué un phénomène très particulier qui est en train de naître avec la crise du COVID, il s’agit de l’opportunisme politique des écolos autour des effets de la pandémie.

Depuis quelques semaines des groupes sont nés sur Facebook, pour beaucoup ils sont politisés et tentent de rassembler un maximum de personnes (pour eux ce sont surtout des suffrages) autour de messages très basiques : « allons changer de modèle » « NON aux MONOPOLES ! NON aux LOBBYS financiers ! OUI aux CIRCUITS COURTS (du producteur lokal&BIO au consommateur)! OUI au commerce de PROXIMITE ! »… Évidement la pandémie devient le prétexte pour changer de modèle, mais ils étaient où avant ?

Alors voilà, que ce genre de messages soient portés par des citoyens désintéressés nous disons d’accord, par contre, que les opportunistes politiques écolos locaux se greffent une fois de plus sur ces problématiques ça devient aussi agaçant qu’inutile, et à La Réunion encore plus. Nous ferons remarquer que les politiques écolos locaux ne sont pas une référence dans le vrai monde de l’écologie et n’ont jamais pesé très lourd dans les décisions locales. Et pour cause, combien peu ont les compétences scientifiques pour conforter leurs arguments ou pour prendre une décision ou poser une stratégie viable dans ce domaine. Les membres de l’équipe Green974 ont pour certains déjà discuté avec la plupart de ces politiques écolos locaux et il est très amusant de constater qu’un grand nombre d’entres eux appellent en off pour récupérer des informations, des stratégies, pour demander des explications sur le fonctionnement de ci ou de ça et restent bouche bée en écoutant les explications. On appelle ça des demandes de conseils gratuits et certains en sont des abonnés de longues dates, puis le lendemain ils prendront la parole dans les médias pour donner l’illusion de maîtriser le sujet.

Si vous souhaitez vérifier par vous-même nous vous invitons à rechercher la formation de nos chers politiques écolos locaux et à poster le résultat de vos recherches en commentaires, nous pourrons alors distinguer les écologues des écologistes des écolopolitiques, en ces temps de confinement ça peut être un jeu amusant. Alors bien que le vent soit une source d’énergie renouvelable nous préférons éviter les brasseurs d’air pour avoir une vision plus solide et moins intéressée. 

L’écologisme n’est pas le privilège des Politiciens écolos, et jusqu’à maintenant les politiciens d’autres partis on fait beaucoup mieux en la matière. (sachant que le beaucoup mieux n’est pas non plus une référence). Ce qui nous attriste c’est qu’à part quelques rares exceptions les politiciens écolos utilisent le sujet a des fins alimentaires et carriéristes. Identifier ces tendances opportunistes vous permettra de ne pas vous retrouver dans des groupes écolos politisés qui faussent la notion d’intérêt écologique. 

Rassurez vous , Internet regorge de natures positives.

Il existe sur le net une multitude de gens passionnés, spécialistes ou non, scientifiques ou non qui ont une fibre écologiste saine, qui veulent faire avancer les choses, qui veulent partager ce qu’ils font sans rien attendre en retour, qui veulent dévoiler les choses qui ne vont pas… Ces sites foisonnent d’idées pour préserver la nature, adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement, aussi bien de façon individuelle que collective, et nous vous incitons à les explorer.

Le partage est une notion importante pour un avenir durable. Il est désintéressé, il est généreux, il est bienveillant.

Il n’y a pas seulement pour l’humanité la menace de disparaître sur une planète morte, 

il faut aussi que chaque homme, pour vivre humainement, ait l’air nécessaire, une surface viable, une éducation, un sens de son utilité.

Il lui faut au moins une miette de dignité et quelques simples bonheurs. »

Marguerite Yourcenar

L’équipe Green974

Le journal The Guardian indique que plusieurs nids de tortues luths, une espèce considérée comme en voie de disparition dans le pays, ont été découverts en Thailande.

Le confinement a évidemment une conséquence sur le tourisme mondiale. La fréquentation touristique en Thaïlande a chuté de 44,3% en février. Cette baisse a réduit la pression humaine sur les plages thaïlandaises.

Kongkiat Kittiwatanawong, directeur du Centre de biologie marine de Phuket indique d’ailleurs que « Si nous comparons à l’année précédente, nous n’avions pas autant de pontes, car les tortues ont un risque élevé d’être tuées par des engins de pêche ou des humains sur la plage » .

Selon The Star, un journal malaisien, les nids ont été trouvés sur des plages des provinces de Phuket et de Phang Nga, bordées par la mer d’Andaman. Les tortues luths pondent généralement leurs œufs dans des zones sombres et calmes, ce qui est difficile à trouver avec l’afflux de touristes, et leurs nids sont régulièrement détruits par l’homme.

Cette actualité bien que joyeuse nous montre l’impact du tourisme balnéaire de masse que l’écosystème côtier de la Thaïlande.

Source : Le Point / The Guardian / The Star

Après avoir vu aux actualités que la Mairie de Saint André avait été rappelée à l’ordre et qu’on lui a interdit de pulvériser de l’eau faiblement chlorée dans les espaces extérieurs de certains sites afin de lutter contre le COVID 19, nous avons trouvé cette interdiction décalée comparée aux quantités importantes d’insecticides dangereux pour la santé employées pour lutter contre les moustiques. Du coup, il nous a paru intéressant d’écrire une suite à notre article de l’année dernière que nous avons publié à peu prés à la même période et intitulé « Les méandres de la démoustication ».

Cet article révélait la toxicité pour l’homme du produit utilisé pour les campagnes de démoustication à grande échelle sur l’île.

Nous apprenons aujourd’hui que la crise de la dengue est toujours gérée de la même façon, c’est à dire en pulvérisant un produit dangereux dans l’air. Alors quand vous lisez les recommandations faites lors des campagnes de démoustication ils parlent d’un produit non dangereux pour les animaux à sang chaud, alors que selon l’INRS voilà l’étiquette du produit : 
DELTAMÉTHRINE 
Toxique
Danger pour l’environnement
Danger 
H301 – Toxique en cas d’ingestion  
H331 – Toxique par inhalation  
H410 – Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme 
Nota : Les conseils de prudence P sont sélectionnés selon les critères de l’annexe 1 du règlement CE n° 1272/2008 

Rappelons que l’INRS c’est l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles en France. En gros, les étiquettes des produits chimiques c’est chez eux que ça se passe…

Tout est expliqué dans notre précédent article que vous pouvez retrouver ici et je vous recommande de commencer par là si vous ne l’aviez pas lu.

Un an après, avec une nouvelle épidémie de dengue, beaucoup voudraient savoir où en sont les études et les recherches promises après la médiatisation de cette problématique. Il avait été annoncé que l’expérimentation en milieu naturel allait démarrer sous peu, alors qu’en est-il ?

Tout d’abord il faut savoir que la technique de lutte alternative à laquelle nous faisions référence s’appelle la « Technique de l’Insecte Stérile » (TIS) et qu’à La Réunion l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) a commencé les expérimentations depuis 2009. (Toutes les informations sur le programme sont disponibles sur le site www.tis.re

On y apprend que le premier lâcher de moustiques en milieu naturel n’a eu lieu qu’en juin 2019. Cela voudrait-il dire que la phase préliminaire d’études et d’observations du moustique tigre aurait donc pris 10 ans.

Suite au premier lâcher de moustiques stériles élevés en laboratoire à la Réunion au mois de juin 2019, un deuxième lâcher a eu lieu à Duparc le 7 septembre 2019.

Voici un extrait tiré de leur site : « L’objectif reste le même : déterminer comment les moustiques élevés en laboratoire réagissent dans ce nouvel environnement naturel et sur quel périmètre ils se dispersent. Suite au premier lâcher, les scientifiques ont relevé les pièges disposés à différents endroits dans le quartier et capturé en même temps les moustiques (mâles et femelles) sauvages et les mâles stériles marqués de poudre fluorescente. La première tendance suggère que les mâles stériles lâchés se comportent et survivent aussi bien que les mâles sauvages non stériles. Ces premières observations confortent les attentes des chercheurs, mais devront être confirmées lors des prochains lâchers prévus à des périodes différentes au cours de l’année. Les résultats seront alors analysés par les chercheurs avant de tirer des conclusions définitives. L’expérimentation en cours visant tout d’abord à comprendre le comportement de ces moustiques stériles en milieu naturel, les quelques moustiques relâchés actuellement n’ont pas d’effet notable sur la population globale de moustique Aedes, ni sur les écosystèmes.

Nous sommes dans une zone tropicale où les cycles sont à la fois plus rapides et souvent sans interruptions saisonnières ou très peu, des moustiques il y en a toute l’année, alors il faudrait se donner les moyens d’aller plus vite. Mais là encore, planifier une stratégie, mettre des moyens financiers encore plus conséquents pour permettre aux chercheurs du TIS Réunion d’aller plus vite, c’est trop demandé.

Qu’en est-il de l’impact de la TIS sur l’écosystème ?

Des militants écologistes ont fait part de leur inquiétude de l’éradication potentielle d’une espèce de moustiques pour l’écosystème. Ils pensent à l’impact sur les oiseaux, sur d’autres insectes ou sur les plantes qui partagent le même biotope que les moustiques ?

Mariann Bassey, activiste de l’organisation environnementale Friends of the Earth Africa à dit lors d’un communiqué « Pour résoudre la crise du paludisme, nous devons nous concentrer sur les solutions les moins risquées et les plus efficaces, et ne pas mener des expériences potentiellement dangereuses pour l’écosystème sans nous soucier des nouvelles conséquences environnementales et sanitaires ». D’autres personnes annoncent qu’il pourrait y avoir aussi un risque que la mutation génétique se transmette à d’autres espèces qui risqueraient, à leur tour, de disparaître…

Effectivement, c’est un risque, mais qui est lui hypothétique contrairement à la réalité des dégâts que les insecticides dispersés par les campagnes de démoustications ont déjà causés. À La Réunion ce phénomène est bien connu et nous avons tous observé la disparition de nombreux insectes de nos jardins et des espaces verts de façon significative. Les Mantes religieuses, phasmes, papillons, coléoptères, qui sont des insectes beaucoup plus fragiles et moins aptes à s’adapter aux changements brutaux, n’ont pas pu développer les résistances que la plupart des moustiques ont acquises. Cet impact sur les oiseaux est aussi très fort car ils sont à la fois exposés à ce produit et consomment les insectes devenus toxiques. N’oublions pas les chauves souris, Tenrecs (Tangues) et autres pour lesquels aucun suivi toxicologique n’est mis en place pour incriminer la deltaméthrine. Vous comprendrez pourquoi on peut nuancer les propos de Madame Bassey puisqu’à La Réunion on a négligé la préservation du reste bien avant de penser à la TIS.

Des moustiques toujours plus résistants, alors pourquoi continuer à utiliser des insecticides ?

Pour la route on vous offre un extrait d’un énième article scientifique sur la résistance de nos chers moustiques locaux au produits de la famille des pyréthrinoïdes dont fait partie la deltaméthrine utilisée à La Réunion :

« Adult bioassays revealed varied susceptibility against DDT, deltamethrin and propoxur in the six Ae. albopictus populations. Significantly lower mortality rates were found in urban populations than suburban and rural populations. Urban mosquito populations showed resistance against DDT, deltamethrin and propoxur, while one rural population was resistant to DDT. All populations tested were susceptible to malathion. Larval bioassays results indicated that all populations of Ae. albopictus were sensitive to the larvicide Bti and malathion. Resistance to deltamethrin and propoxur was common in larval populations. The F1534S and F1534 L mutations were found to be significantly associated with deltamethrin resistance. Biochemical assays indicated elevated detoxification enzyme activities in the field mosquito populations. »

Traduction : Les essais biologiques chez les adultes ont révélé une sensibilité variable au DDT, à la deltaméthrine et au propoxur (baygon) dans les six populations d’Ae. albopictus. Des taux de mortalité significativement plus faibles ont été trouvés dans les populations urbaines plutôt comparées aux populations suburbaines et rurales. Les populations de moustiques urbains ont montré une résistance au DDT, à la deltaméthrine et au propoxur, tandis qu’une population rurale était résistante au DDT. Toutes les populations testées étaient sensibles au malathion. Les résultats des essais biologiques sur les larves ont indiqué que toutes les populations d’Ae. albopictus étaient sensibles au larvicide Bti et au malathion. La résistance à la deltaméthrine et au propoxur était courante dans les populations larvaires. Les mutations F1534S et F1534 L se sont avérées significativement associées à la résistance à la deltaméthrine. Les analyses biochimiques ont indiqué des activités enzymatiques de détoxication élevées dans les populations de moustiques sur le terrain. Source de la publication : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5753460/

Dans la publication est mentionné le malathion, produit classé cancérogène probable en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), c’est un produit peu persistant dans le sol selon l’ANSES, mais il est très écotoxique notamment pour les organismes aquatiques, les abeilles et les oiseaux, et son principal produit de décomposition, le malaoxon est très toxique. Il est pour ces raisons interdit d’usage dans l’Union européenne, dont en France depuis le 1er décembre 2008, mais qui a été utilisé antérieurement à La Réunion pour la crise du Chikungunya. Ça c’était pour le bonus.

L’équipe Green974.

Le confinement a massivement réduit la pollutions atmosphérique sur la planète. Ce 9 avril 2020, dans le nord de l’Inde, des régions ont pu de nouveau observer la chaîne de l’Himalaya dans un rayon de plus de 200km. Cela faisait 30 ans que cela n’était pas arrivé.

Depuis le toit de sa maison de Jaland­har, le joueur de cricket Harb­hajan Singh a tweeté une photo de la chaîne Dhau­ladhar, qu’il n’avait encore jamais vue jusqu’ici :

« Je n’au­rais jamais imaginé cela possi­ble… Cela montre clai­re­ment l’im­pact de la pollu­tion sur notre Mère la Terre… »

Harb­hajan Sing

Le Comité de contrôle de la pollu­tion indien a confirmé dans un rapport que le confi­ne­ment avait parti­cipé à amélio­rer la qualité de l’air partout dans le pays, grâce à l’ar­rêt contraint des usines et des trans­ports publics.

Source : Le Monde / The Independent

C’est en période de crise que nous voyons les limites de nos systèmes. Le Covid-19 a mis sous pression notre système de santé et notre économie est sous assistance financière. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le brouillard est épais sur la sortie de cette crise. Cette situation a chamboulé nos habitudes et remis en cause beaucoup de schémas d’organisations instaurés par le passé. Dans cette article, Nous allons nous attarder sur le choix de l’aménagement du territoire.

L’aménagement du territoire ?

L’aménagement du territoire en France consiste en un ensemble d’actions menées par l’État, les collectivités territoriales et certains établissements publics afin de favoriser le développement des régions formant le territoire national. Agissant sur une échelle plus vaste que la politique de la ville, l’aménagement du territoire porte sur la disposition spatiale des hommes et des activités. Il conjugue donc développement économique, habitat, transports, communications et les enjeux de gestion de l’environnement.

Qui a la main sur l’aménagement du territoire ?

L’aménagement du territoire à la française demeure attaché à des processus dans lesquels l’État joue un rôle moteur. Toutefois, si cette politique se fonde sur des lois, des règlements et un budget décidés au niveau national, sa mise en œuvre met en jeu des dispositifs contractuels conclus avec les collectivités territoriales. Quant à l’Union européenne, elle intervient de plus en plus dans le développement des régions par le biais de sa politique régionale. Ce double mouvement de décentralisation et de construction européenne conduit aujourd’hui à faire intervenir tous les niveaux de l’organisation territoriale. À La Réunion comme dans tous les DOM, la planification des projets d’aménagement est chapeautée par le SAR (Schéma d’Aménagement Régional).

Le SAR détermine notamment :

  • la destination générale des différentes parties du territoire de la région,
  • les objectifs et les seuils à atteindre en matière d’énergies renouvelables et d’économies d’énergie,
  • l’implantation des grands équipements d’infrastructures et de transport,
  • la localisation préférentielle des extensions urbaines, des activités industrielles, portuaires, artisanales, agricoles, forestières, touristiques et relatives aux énergies renouvelables, ainsi que celles relatives aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Le SAR est élaboré par le Conseil régional de la Réunion. Il est adopté par le Conseil régional puis approuvé par décret.

À La Réunion les acteurs « publics » de l’aménagement ont aussi à leur disposition une agence qui s’appelle l’AGORAH. Voici un petit extrait issus de leur website afin de présenter leur rôle :

« L’AGORAH, observatoire, centre d’expertises et d’analyses de l’aménagement de La Réunion est une agence d’urbanismestructurée pour étudier et anticiper les impacts des évolutions démographiques du territoire.
Ainsi, l’agence recense toutes les données en lien avec l’aménagement et produit des études stratégiques et prospectives sur l’urbain, l’habitat, l’environnement.« 

Concernant l’implantation des grandes surfaces, ou des centres commerciaux c’est un peu différent, il y a la CDAC (Commission départementale d’aménagement commercial) qui est compétente pour examiner les demandes d’autorisation d’exploitation commerciale. Présidée par le préfet, chaque CDAC est composée de 7 élus, dont le maire de la commune d’implantation, et de 4 personnalités qualifiées en matière de consommation, de développement durable et d’aménagement du territoire (article L751-2 du code de commerce ). La commission se prononce sur les projets qui lui sont soumis par un vote à bulletins nominatifs. L’autorisation n’est acquise que si le projet recueille le vote favorable de la majorité absolue des membres présents. Donc

Donc en théorie et avec de tels outils l’aménagement devrait reposer sur un solide travail d’experts, mais qu’en est-il réellement?

Crise après crise, l’aménagement du territoire montre-t-il ses limites ?

Lors de la précédente crise majeure qu’a subi notre ile, celle des gilets jaunes, on a vu qu’en bloquant des ronds points et des échangeurs, il devenait très difficile de se déplacer. Cette technique est utilisé à chaque coup de chaud sectoriel, les transporteurs et les agriculteurs sont les précurseurs adeptes de cette stratégie.

La crise du Covid-19 nous amène dans la même situation que lors des différentes crises sectorielles citées ci-dessus. La limitation des déplacements est le coeur du dispositif de distanciation sociale.

La distanciation sociale ?

La distanciation sociale ou l’éloignement social désigne certaines mesures non pharmaceutiques de contrôle des infections prises par les responsables de la santé publique pour arrêter ou ralentir la propagation d’une maladie très contagieuse comme par exemple les maladies infectieuses émergentes et qui visent à éloigner les individus les uns des autres. L’objectif de la distanciation sociale est de réduire la probabilité de contacts entre les personnes porteuses d’une infection et d’autres personnes non infectées, de manière à réduire la transmission de la maladie, la morbidité et la mortalité. Elle participe à la réduction des risques sanitaires.

Cette stratégie permet dans le cas du COVID-19 qui se déplace avec les humains, de le contraindre dans un zone réduite.

La théorie versus la réalité :

La distanciation sociale en soi n’est pas insurmontable dans l’idée. Mais elle doit affronter un aménagement du territoire qui a préféré la concentration à la décentralisation. Les différents acteurs de l’aménagement du territoire ont créés des zones regroupant des activités : zone d’habitation, zone industrielle et/ou artisanale et zone commerciale. L’exemple de La Réunion est aussi particulier et paradoxal car son aménagement est à la fois vers une densification urbaine et un étalement dans toutes les autres zones. Les raisons sont multiples et aussi expliquées par l’inflation immobilière totalement incontrôlée qu’on provoqué des choix stratégiques dans de nombreux domaines (lois de défiscalisation non adaptées au contexte local et endémique, inégalités trop fortes dans l’ascension sociale, permis de construire mal étudiés dans une vision globale d’aménagement.

D’autres part, les zones commerciales ont petit à petit vidé les quartiers de leurs commerces de proximité qui ne sont pas en mesure de lutter contre des géants de la consommation de masse. Cependant, la crise du COVID-19 et ses restrictions de déplacements font que beaucoups de quartier se retrouvent sans commerces d’alimentation générale. Cette situation amplifie la pression sur les grandes surfaces qui sont comme chacun le sait un vecteur de propagration du virus du fait de la concentration d’êtres humains. De plus, le personnel des centres commerciaux sont de fait en première ligne d’une crise sanitaire d’ampleur jamais vu. Le risque de contamination est logiquement élevé dans ses lieux. Nos modes de consommation sont aussi coupables car rien ne nous empêche de faire nos rosses courses chez les géants tout en continuant nos courses d’appoints chez les petits commerçants de proximité.

Encore une fois la problématique de la stratégie !

Ce qui est difficile à comprendre c’est que les outils et structures pour un meilleur aménagement existent mais ne semblent pas être capables de trouver, ou de retrouver, une stratégie cohérente pour La Réunion. Sans entrer dans tous les détails des problématiques d’aménagement à La Réunion il est fort possible qu’il y ait eu de grosses erreurs dans les expertises et analyses ou encore plus simplement la non application des bonnes mesures dans la réalité.

Les erreurs stratégiques et le manque de capacités à gérer sont révélés la plupart du temps en temps de crise. Que ce soit la santé (cf. les actualités sur la gestion du COVID19) ou l’aménagement, le constat est aujourd’hui le même : La stratégie n’est pas la bonne parce que l’analyse ne l’a pas été en amont.

En somme, cette crise encore plus que les précédentes obligent à repenser l’aménagement du territoire présent et futur. Laisser des quartier sans commerces de proximité induit une dépendance totale aux grandes surfaces. C’est cette dépendance qui met à mal le plan de distanciation sociale voulu par l’OMS et fait courir un danger à la population qui doit se nourrir. Le pire étant à venir, cette crise n’est pas la première et ne sera sûrement pas la dernière et il va falloir à présent oeuvrer pour dans un premier temps adopter une nouvelle vision de l’environnement et de son aménagement et dans un deuxième temps mettre en place une stratégie viable, vivable et équitable, en somme durable pour l’île de La Réunion.

L’équipe Green974.

Pendant cette période de confinement il ne faut pas oublier que vous continuez à consommer et peut être même plus que d’habitude. N’oubliez pas les gestes simples pour la planète, continuez à trier vos déchets cela permettra de rendre moins difficiles la collecte et la gestion du tri par les collectivités. Profitez d’être avec vos enfants pour leur répéter ces gestes simples et civiques. Vous pouvez aussi utiliser des sacs plus « écologiques » pour vos courses (paniers tressés). Afin de réduire l’utilisation de sacs et d’emballages plastiques, privilégier la livraison de fruits et légumes par les nombreux services qui se sont mis en place.

Nous sommes en confinement, la Planète ne l’est pas.

En illustration une petite vidéo sur le tri des déchets à la maison pour sensibiliser les enfants et même les grands.

L’équipe Green974.

Avoir de grands bureaux, concentrer des employés pour exécuter des taches, qu’ils puissent communiquer directement entres eux pour mener à bien leur travail, finalement est-ce vraiment indispensable pour certains métiers ou certains postes ?

Nous y sommes, devant la nécessité de diminuer la contagion du COVID19 l’État préconise et incite au télétravail. Depuis des années de nombreux mouvements plébiscitent cette nouvelle façon de travailler pour différentes raisons. En effet les avantages sont multiples, et les inconvénients ne semblent pas insurmontables, faisons donc un petit inventaire pour peser le pour et le contre :

Inconvénients :

  • Pas de pointage, l’employeur craint de ne pas pouvoir maîtriser ou vérifier les horaires de travail.
  • Ne peut pas s’appliquer à tous les secteurs d’activités. (bâtiment, vente, réception, soins…)
  • Fini les tickets resto, si bien sur vous en bénéficiez avant.

Avantages :

  • Moins de contraintes de temps pour déposer les enfants à l’école.
  • Moins de stress. (si les horaires de travail sont respectés*)
  • Moins de déplacements, donc moins de pollutions et des économies d’énergie en transport.
  • Une meilleure concentration au poste de travail.
  • Des économies pour la location des bureaux.
  • Une meilleure gestion du temps de façon générale*

Les faux inconvénients :

  • L’employeur pense souvent ne pas pouvoir vérifier la présence de ses employés à leur poste de travail, pourtant il existe de nombreuses solutions pour manager de façon souple à distance.
  • Il ne faut pas penser que les solutions matérielles soient coûteuses car la plupart du temps le matériel informatique portable et moins coûteux. (pas de bureaux ni de chaises ou autres accessoires dans le poste de dépenses)

Les faux avantages :

  • *Le stress dépend du contexte de management. En effet, il est malheureusement trop fréquent d’observer des employés sans cesse sollicités pour continuer leur travail en dehors des heures de travail, bien que la réglementation soit claire à ce sujet. Notons que souvent les heures supplémentaires correspondent à des taches pouvant être dématérialisées.
  • La concentration dépendra tout de même du respect de vos heures de travail par votre entourage à la maison.
  • La meilleure gestion de son temps nécessite toutefois une autodiscipline qui peut être rappelée par les outils de management à distance.

Cette liste n’est bien sure pas exhaustive, et grâce à votre expérience vos commentaires pourront la compléter.

De nombreux articles fleurissent en ce moment sur internet se réjouissant de l’impact du virus COVID19 et des mesures de confinement sur la diminution de la pollution atmosphérique dans les pays concernés. Certes c’est un fait, mais nous chez Green974 nous ne pouvons pas avec cette même vision en assimilant une pandémie mondiale comme une opportunité ou une solution pour la planète. Nous sommes pour l’avenir durable de l’Humanité sur terre.

Alors oui le télétravail change nos modes de vie, et il peut même améliorer le quotidien de chacun, nous pensons aussi que c’est un bon moyen pour rappeler l’importance de s’auto-discipliner dans le travail ou d’autres choses. Il permettra de baisser les pollutions atmosphériques générés par les déplacements, d’avoir une vie familiale peut être plus épanouie, mais surtout, il permettra de diminuer les risques de contamination qui nous concernent actuellement.

L’équipe Green974